dimanche 25 septembre 2011

Haïku


La machine
grand cou
mâchoire de fer
détruit les lieux d'avant

jeudi 8 septembre 2011

Ici

 
Je ne suis pas triste de laisser derrière moi ce que je connaissais. Il y aura des jours gris et bleutés, mais il faudra mieux, toujours, être ailleurs que là-bas.
Je vais apprendre par cœur les pavés mouillés de la ville de poupée, je retiendrai les rues difformes ornées de maisons épicées. Je renouerai ensemble ce que j'avais perdu pour chercher enfin ce que je ne trouverai pas.
Je m’ennuierai surement, moins qu'avant, peut-être.
Chaque chose aura un nouveau nom ; une nouvelle façon de ne pas dire ton nom, de se taire, anormalement. Chaque chose aura un reflet différent et moi-même je deviendrai une étrangère.

mercredi 7 septembre 2011

Le fil noir


Je sens ton odeur
sur moi
le goût de toi
dans ma bouche
mais les sons
m'échappent
ton rire
un murmure
si lointain
ta voix
sourde
inaudible
je vois
parfois
une partie
de ton corps
l'ensemble
jamais
une jambe
un torse
une main
le visage
un peu
les yeux
jamais
crevés
par les corbeaux du temps

Les murs blancs


Je ne me souviens que de ton nom
les autres, oubliés
tu es la seule, ici
il ne reste rien
pas de trace

Tu m'as menti
goutte de pluie
sur ma peau fanée

chaque jour
te fait mourir
sans que je puisse te dire
de m'attendre
un peu, encore