jeudi 23 octobre 2014

Le Sol dérobé




J’ai tendu des fils dans Kyoto
Que dansent tous les funambules !
Ces fils crient vers toi, peut-être en vain
La poussière des champs de blé
Pénètre dans ma peau minérale

Tu t’approches sur le bout des cils
Venant de loin, de l’autre rive
En équilibre depuis Grozny
Longue traversée de forêts,
De lacs, vallées de villes aveugles

Je ne sais si tu arriveras
Un jour, tant le chemin est long
Qui sait si ton corps supportera
La séparation d’avec
Ce fil qui relit tes deux amours ?

Je sais bien que Grozny est plus belle
Et plus désespérée que moi
Je ne voulais pas t’abandonner
Mais t’arracher, ville maudite
Les dieux contre nous, que pouvais-je ?

mercredi 1 octobre 2014

Moisson




Les mains graisseuses et noires
Me font reconnaître
L’ouvrier aux lèvres pincées